Se souvenir implique d’avoir en mémoire quelqu’un ou quelque-chose, d’avoir conscience ou de prendre conscience de ce quelqu’un ou de ce quelque-chose donc et qu’on a en mémoire. Ainsi le souvenir est un « fait, une action de se souvenir; (le) résultat de l’action.
De manière un peu différente, les termes « ressouvenir » ou « ressouvenance » renvoient à un « souvenir que l’on continue à garder d’une chose passée ou (un) souvenir d’une chose oubliée ». Le terme « ressouvenance » semble alors convenir assez bien pour dépeindre l’expérience vécue par tel lecteur ou telle lectrice d’un livre, d’un magazine ou d’une page web. Pratiquement aucun d’entre-eux ou aucune d’entre-elles n’a conscience véritablement de la forme des signes qui composent le texte lu. La présence formelle de la typographie renvoie peut-être un vague souvenir d’une chose oubliée, ou plutôt jamais sue véritablement.
Qu’est-ce qui fait qu’à travers la typographie, des formes mémorielles de l’édition circulent dans la production industrielle contemporaine ?
Qu’est-ce qui fait que la jeune génération de dessinateurs de caractères s’empare de ces formes à une époque ou le contexte numérique, notamment, est une réalité désormais omniprésente?
L’exposition propose différentes approches qui peuvent éclairer ces questions.